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Santé animale Intégrer le bien-être pour la reproduction des bovins

D'après les travaux menés à la station de phénotypage Eliance de Nouzilly (Indre-et-Loire), l'isolement de l'animal affecte particulièrement son bien-être lors des interventions liées à la reproduction.

Les interrogations sur le bien-être animal portent sur toutes les phases d’élevage, dont la reproduction. L'impact du processus de production et de transfert d’embryons in vivo sur des génisses prim'holstein a été analysé.

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Toute intervention humaine engendre un changement de comportement des bovins. Cela ne crée par pour autant un malaise profond chez l’animal. Disposer d’outils pour mesurer objectivement les impacts des interventions permet d'adapter les pratiques et, in fine, de faire progresser le bien-être animal. C’est vrai pour l'ensemble de la carrière des animaux, y compris lors d'interventions pour lesquelles leur bien-être a jusqu'alors été peu étudié, comme celles concernant la reproduction.

Créer des références

« L’outil de diagnostic BoviWell construit avec les associations welfaristes et l’étiquetage des produits montrent que nous nous sommes mobilisés collectivement, mais il reste encore de nombreuses questions sans réponse, explique Pascal Salvetti, responsable de la station de phénotypage Eliance de Nouzilly (Indre-et-Loire). Ainsi, même si peu d’éleveurs réalisent des transferts d’embryon, il est important d'en mesurer les effets sur le bien-être animal ».

Il présentait le projet de recherche BEAtech, le 9 novembre dernier lors de la journée de restitution d'Apis-Gène (1). Il s’agit d’un programme exploratoire conduit par Eliance et l'Inrae sur un nombre limité d’animaux, destiner à créer des références, réaliser des premières mesures et identifier des indicateurs pertinents. " Il n’en existait pas sur la production et le transfert d’embryons même si certaines recherches avaient déjà porté sur l’insémination."

Stress de l'isolement

Face à cette nouvelle thématique, les chercheurs ont oeuvré pour éviter les biais tels que l’acclimatation des animaux ou l’impact de la période de l’année par exemple. Le projet a mobilisé tant l’analyse de paramètre sanguins qui signalent un problème de bien-être comme la concentration plasmatique en cortisol ou en protéines d’inflammation, que le suivi des fréquences cardiaques.

Les observations ont aussi porté sur la rumination et la température corporelle des génisses. Enfin, des vidéos individuelles ont été tournées durant l’intervention, puis une fois l'animal remis avec ses congénères. « Nous avons noté les réactions des animaux avant, pendant et 24 heures après l’intervention » précise Pascal Salvetti.

D'après l'expert, " l’impact le plus fort ne semble pas être causé par les biotechnologies. C'est davantage l’acclimatation de l’animal en cage de contention et, surtout, l’isolement des congénères, qui affecte son bien-être. Peut-être vaudrait-il mieux par exemple les faire entrer deux par deux ou agrémenter chaque passage par une récompense alimentaire".

Autant de questions à poser dans le prochain programme de recherche, avant de mettre en place des plans de formation pour les personnes intervenant lors des transplantations embryonnaires.

(1) Structure qui finance les recherches en génomique des ruminants.

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